J'en connais qui prétendent à l'année sabbatique
Seuls et loin de la foule au pôle ou au Tibet
Qui font main sur le front des confessions publiques
Jouant les mals dans leur peau, allergiques au succès
Ils veulent oublier les chasseurs d'autographes
Échapper aux médias, sauver leur vie privée
Mais suivi comme une ombre par un photographe
Dans leur quête du moi et leur identité
Très tôt ils parlent de retraite
On les prendrait presque au sérieux
Mais quand à moi la chose est nette
Croyez-moi je ne ferai pas mes adieux
N'ayant pas pris la vie avec le vent en poupe
La voie m'étant barrée il m'a fallu l'ouvrir
Je me garderai donc de cracher dans la soupe
J'ai eu bien trop de mal à la faire bouillir
Moi les fausses sorties me pompent l'oxygène
Les faux intellectuels doucement rigoler
On compte sur la main ceux qu'ont quitté la scène
Les autres le public leur a repris les clefs
Sincèrement mieux vaut en rire
Regardez-moi droit dans les yeux
Quoi que l'on puisse écrire ou dire
Quand à moi je ne ferai pas mes adieux
Ces petites natures ermites du dimanche
Champions du "je sais tout" qui s'écoutent parler
Quand le chiffre de leur vente de disque flanche
Sans un mea culpa foncent dans la mêlée
Avouez que les coups de pieds au cul se perdent
Les, "je pars", "j'en peux plus", "les coucou c'est re-moi"
Avec un nouveau look, un nouveau son, et merde
Tu restes ou tu t'en vas, mais t'en fais pas un plat
Quand il faudra tourner la page
Pour le moment y'a pas le feu
Je préviendrai mon entourage
Toutefois je ne ferai pas mes adieux
A moins que je change avec l'âge
Je ne ferai pas mes adieux